Gaëlle Choisne

Artiste plasticienne

Gaëlle Choisne - Crédit Mercedes Klausner 2024

De mère haïtienne et de père breton, Gaëlle Choisne est une plasticienne, sculptrice et photographe ; elle tire de ses voyages les matériaux qui composent ses installations et ses films. Exotisme mercantile, imaginaires littéraires et croyances constituent les thèmes d’une oeuvre dynamique, généreuse et sociale Elle a récemment été nominée pour le Prix Marcel Duchamp 2024 et participera aux prochaines Biennales de Toronto et de Gwangju.

Ce voyage artistique m’a demandé de questionner le fil rouge qui régissait mes décisions et finalement j’ai décidé de suivre mon cœur pour ce parcours entre amitiés, coups de cœur, mémoire et histoire.

Je propose donc de commencer par la galerie avec laquelle je travaille depuis quelques années, Air de Paris, qui n’a plus rien à prouver en ce qui concerne son historicité. Il s’agit d’amitié quand Rob Pruitt invite Lizzi Bougatsos.

Ensuite je vous invite à visiter la galerie Alexis Lartigue Fine Art, avec l’exposition de Simon Hantaï, un artiste qui me touche beaucoup dans ses gestes de pliages et sa peinture.

Pour continuer avec mes amitiés je citerais la Galerie Ceysson et Bénétière, qui accueille l’artiste Tomona Matsukawa, une peintre hyperréaliste qui au travers des mains de ses personnages mène une danse d’amour et d’amitié sous la tension des couleurs acides de sa palette.

Scott Covert à la galerie Allen parle de l’amour, la mort et la mémoire avec ces « Monuments paintings » en hommage aux personnes mortes du SIDA. 

Pour continuer dans le registre de la mort et la mémoire, j’ai été vraiment touché.e par le style de dessin de l’artiste palestinienne Aysha E Arar à la galerie Dvir.

Le titre de l’exposition me plaît : “Do not cut my wings, I have the right to fly”. L’hystérie du trait du dessin sur des “Kafan” (linceuls funéraires dans l’Islam), aussi fragile soit-il, me questionne sur nos capacités à voler de nos propres ailes malgré un ciel si bas. 

Les oiseaux amoureux de Chagall me rappellent à quel point j’aime ce peintre parce que mon père l’aime aussi et il me rappelle en cela certains souvenirs joyeux de mon enfance, à la galerie Larock-Granoff

J’aime aussi une autre chronique joyeuse et confuse d’un monde entre vivant et inanimé à la galerie Clémentine de la Féronnière, qui présente le désinvolte Martin Parr. Il photographie avec une certaine ironie des mannequins inanimés et des figures féminines iconiques.

Lita Cerqueira est une figure artistique féminine remarquable, qui célèbre la communauté noire au Brésil. Cette fois-ci c’est derrière la caméra qu’une femme talentueuse nous emporte dans la résilience et la forte énergie brésilienne, à la galerie Ricardo Fernandes

Dans l’idée d’honorer les esprits, vivants ou morts, la galerie Vallois accueille des Totems béninois qui nous rappelle la nécessité de la connexion, de la communauté et des liens entre visible et invisible. 

L’exposition « Dragclown Affairs » nous esquisse un sourire à la galerie Natalie Seroussi avec cette exposition collective évoquant avec intensité et humour l’importance de la communauté queer et de la solidarité. 

Micheal Ray Charles à la galerie Templon marque par ses représentations de l’identité noire afro-américaine, portraits au nez rouge qui exaltent une force percutante de critique.

Le monde des invisibilités croise le monde de l’exposition. Encore une rencontre entre différents modes d’êtres qui me touche, celui de la nature et des humains avec l’exposition de Daniel Steegman Mangrané présentée à la galerie Mendes Wood DM et chez Esther Schipper.


Gaëlle Choisne a présenté ses installations sculpturales à différentes occasions : une exposition personnelle à la galerie La Centrale Powerhouse à Montréal, la galerie Untilthen à Paris, Zacheta à Varsovie, The Mistake Room à Los Angeles. Elle a participé à plusieurs résidences en France et à l’étranger : OPTICA and Art3 Valence à Montréal, la Cité internationale des arts à Paris, la Rijksakademie à Amsterdam et la résidence de l’Atelier Van Lieshout. Elle a aussi participé, en 2015, à la Biennale internationale de La Havane et à la Biennale internationale de Lyon, et en 2017 à la Biennale de Sharjah, à Beirut Tamawuj Act II, et à la Biennale de Curitiba, au Brésil. Elle a eu la chance d’exposer son travail dans de remarquables institutions, comme le musée des Beaux-Arts de Lyon, le MAMO de la Cité radieuse de Le Corbusier, le musée Fabre de Montpellier, le CAFA Museum à Beijing et au musée Pera à Istanbul.