Esther Schipper
Nathan Carter , Etats-Unis
Faction de Femmes, Lady Lieutenants and the Triangular Trixic Cryptical Curvy Constellation
Vue d'exposition : Nathan Carter, Faction de Femmes, Lady Lieutenants and the Triangular Trixic Cryptical Curvy Constellation, Esther Schipper, Paris, 2023. Photos © Andrea Rossetti. Courtesy Esther Schipper, Berlin/Paris/Seoul
Esther Schipper a le plaisir de présenter Faction de Femmes, Lady Lieutenants and the Triangular Trixic Cryptical Curvy Constellation, une exposition de Nathan Carter dans notre galerie parisienne. Il s’agit de la cinquième exposition personnelle de l’artiste avec la galerie.
L’exposition comprend de nouvelles sculptures et peintures, ainsi que des photographies réalisées dans le cadre d’un projet collaboratif avec Dan Estabrook et Mercedes Jelinek.
MARS The Goddess of Sex and Death et son boudoir—où les photographies ont été prises—sont conjurés pour l’exposition.
Incorporant des éléments de narration—les références de Nathan Carter englobent le langage visuel de l’illustration érotique surréaliste, de la cartographie aussi bien terrestre que céleste, de la musique subversive, des subcultures marginales et de l’histoire de l’abstraction—les oeuvres deviennent des cartes et des paysages atmosphériques fluides que l’artiste compare à des tables d’orientation sculpturales, menant à des communautés intentionnelles. Ce nouveau langage formel développé par l’artiste est doté d’un contenu émotionnel très chargé et d’associations symboliques qui renvoient à la force motrice de son travail actuel : l’invention de soi. Nathan Carter est MARS The Goddess of Sex and Death. Depuis 2020, l’artiste la conjure et la canalise en tant que « la femme que je suis » lors de séances de photos semblables à des séances de spiritisme.
Les oeuvres sculpturales et les peintures présentées dans l’exposition partagent un langage formel qui fait autant allusion à l’anatomie féminine qu’aux formes florales. Les sculptures combinent de manière ludique des éléments linéaires délicats rappelant les corps célestes, ainsi qu’une multitude de breloques abstraites, douces et fantaisistes. Poursuivant son esthétique caractéristique proche du bricolage, les petites formes découpées ornant ses sculptures sont peintes à la main et pendent, telles des mobiles, retenues par de fins fils de métal. Will I Find Rosae Kiss-Me-Curls Upon Curvy Channels If I Navigate Through Regions Infernal?, 2023, consiste ainsi en une armature rouge corail composée de lignes courbes qui se croisent et forment une voie sinueuse dans laquelle une multitude de petits éléments métalliques sont suspendus. Une autre sculpture, I Searched For Charlotte Fox Fireball Hoping to Find Her Delightful Southern Constellation in the Bright Pink Night Sky, 2023, présente des éléments découpés similaires sous forme de gouttes liquides et de quartiers de lune suspendus à de petits fils attachés à l’armature incurvée.
Les peintures de Nathan Carter, telles que Vulva-Vulvacula Top Cat Calling Sweet Kitten For Mercury Vapors, Mind-Melds, & Sub-Space Entanglements Buzzing In – In The Middle of the Night, 2023, ont un vocabulaire formel similaire. Dans des tons roses et violets agrémentés de détails dorés, l’oeuvre présente des lignes courbes qui s’entrecroisent et une variété de formes qui oscillent entre des formes abstraites amorphes et des anatomies humaines polymorphes : des courbes langoureuses qui peuvent changer d’association en un clin d’oeil. Pourtant, pour Carter, le langage même des formes est personnel : la courbe, la couleur et l’épanouissement de chaque oeuvre deviennent un acte subversif et révélateur, une revendication d’autodétermination dans l’exploration par l’artiste du queer et de sa transidentité. En ce sens, la référence aux plans et aux cartes célestes de ses oeuvres précédentes reste pertinente, mais le sujet de cette recherche est devenu manifeste.
L’exposition présente également, pour la première fois, une sélection d’oeuvres issues du projet collaboratif de l’artiste MARS The Goddess of Sex and Death. Depuis 2020, Nathan Carter et Dan Estabrook ont mis en scène une série de photographies, d’images et de portraits de Carter conjurant MARS The Goddess of Sex and Death alors qu’elle explore sa transidentité. Les deux artistes ont été rejoints par Mercedes Jelinek en 2021. L’évolution de MARS The Goddess of Sex and Death peut être retracée dans des décors et des attributs soigneusement chorégraphiés. Les photographies présentent MARS The Goddess of Sex and Death dans diverses situations, prenant des poses érotiquement chargées. Dotée d’un ensemble de marqueurs récurrents—une large perruque ébouriffée, des yeux maquillés en forme de chauve-souris, des ongles pointus, des bas-résille, des mini-jupes, des talons aiguilles, une tête de mort argentée sur sa cape noire—MARS regarde le spectateur de manière tantôt ludique, tantôt séduisante, tantôt provocante. Ses représentations s’inspirent d’un large éventail d’images historiques : l’érotisme de Weimar, les portraits d’aristocrates britanniques réalisés par Cecil Beaton ou Madame Yevonde dans les années 1920, les femmes trans parisiennes photographiées dans les années 1960 par le photographe suédois Christer Strömholm, la photographie surréaliste de Pierre Molinier et les images des communautés intentionnelles des années 1980 et des subcultures post-punk. Les photographies exposées à la galerie sont uniques et ont été teintées à la main et ornées de détails colorés à l’aquarelle.
Accès à la galerie par l’escalier B par la cour intérieure, 2ème étage à gauche. L’accès à la galerie se fera en appelant le numéro indiqué.
Exposition du 08 avril au 28 mai 2023.
La galerie
Spécialisée dans l'art contemporain et représentant plus de 48 artistes et successions, Esther Schipper est présente à Berlin, Paris et Séoul. Depuis plus de trente ans qu'elle organise des expositions, Esther Schipper est reconnue pour fournir aux artistes une plateforme afin de présenter des projets qui investissent des territoires nouveaux, initient des départs conceptuels majeurs, et donnent naissance à de nouveaux corpus d'œuvres. S'appuyant sur un programme pionnier, la galerie s'est d'abord spécialisée dans le soutien institutionnel et la recherche de marchés pour des œuvres radicalement expérimentales et éphémères. Aujourd'hui, Esther Schipper représente des artistes internationaux de différentes générations, évoluant dans une variété de médiums. Son programme comprend aussi bien des artistes établis que de nouveaux talents.
Les artistes de la galerie
Rosa Barba, Stefan Bertalan, Martin Boyce, Matti Braun, AA Bronson, Sarah Buckner, Angela Bulloch, Nathan Carter, Etienne Chambaud, David Claerbout, Thomas Demand, Jean-Pascal Flavien, Ceal Floyer, Simon Fujiwara, Ryan Gander, General Idea, Francesco Gennari, Liam Gillick, Dominique Gonzalez-Foerster, Rodney Graham, Andrew Grassie, Grönlund-Nisunen, Martin Honert, Pierre Huyghe, Karolina Jabłońska, Ann Veronica Janssens, Christoph Keller, Tomasz Kręcicki, Gabriel Kuri, Jac Leirner, Liu Ye, Isa Melsheimer, Prabhavathi Meppayil, Ari Benjamin Meyers, Florin Mitroi, Roman Ondak, Philippe Parreno, Sojourner Truth Parsons, Ugo Rondinone, Christopher Roth, Cemile Sahin, Anri Sala, Karin Sander, Julia Scher, Tino Sehgal, Daniel Steegmann Mangrané, Hito Steyerl, Sun Yitian, Tao Hui
Galerie sélectionnée par Martha Kirszenbaum