Galerie Mitterrand
My-Lan Hoang-Thuy , France
"Notes"
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Raphaël Zarka , France
"Tautochrone"
Exposition personnelle de My-Lan Hoang-Thuy du 23 mai au 27 juillet 2024
My-Lan Hoang-Thuy signe sa deuxième exposition personnelle à la Galerie Mitterrand du 23 mai au 27 juillet 2024. Âgée de 34 ans, l’artiste a transformé l’espace pour le rendre fiévreux: des peintures et des dessins en grand nombre recouvrent la quasi-totalité des murs de la galerie dans une juxtaposition exaltante, suintante et pourtant ciselée. Ici, une impression numérique de grand format sur support acrylique est disposée nue, à même le mur. Là, une déclinaison de dessins de têtes sur des pages volantes de carnet de croquis courre rigoureusement sur une ligne de crête imaginée.
Plus loin, un collage se voit doté d’un cadre, rompant avec la dynamique d’un accrochage compulsif que laisse transparaître le reste de l’exposition. La grande majorité de ses œuvres datent de 2023, une année marquée par sa résidence à Montmartre et deux expositions majeures, où l’on a pu découvrir l’artiste «et les garçons» ainsi que son usage hybride de la photographie1. Et c’est sans doute en réponse ou en réaction à ces trois évènements qu’il convient de voir la genèse d’une telle proposition, aujourd’hui accueillie avec audace par la galerie.
Dans sa nouvelle exposition à la Galerie Mitterrand, l’âge est une affaire d’humeur et la galerie s’apparente aux murs d’une chambre d’adolescente. Mais ici, My-Lan ne joue pas les jeunes filles. Elle expose au contraire sa grande érudition dont le vocable s’attarde sur l’art de la composition murale qui renoue avec l’esprit fiévreux des accrochages fan-art et celui des collectionneurs de reproduction du XIXème siècle. Mieux encore, l’érudition se tourne vers l’artiste elle-même qui ne s’encombre plus de figures tutélaires. La star, c’est elle. Le cadre serré sur son visage relevé, elle nous regarde fièrement dans l’un de ses autoportraits en impression jet d’encre sur acrylique. Avec cette œuvre, My-Lan délaisse partiellement la représentation de son propre corps pour se concentrer sur son visage et la corporéalité de sa peinture qui fait cas de l’image venant « tatouer » la matière. L’artiste habite pleinement sa peinture, tout comme elle habite et module sa lumière, à commencer par celle de son atelier
à Montmartre qui l’inonda en 2023.
L’artiste est connue pour générer des autoportraits photographiques dénudés : des poses d’elles-mêmes pour elle-même qu’elle développe aux côtés d’une pratique récurrente de modèle. Mais l’exercice de la nudité se fait de plus en plus rare (son exposition à la Maison Européenne de la Photographie marquait déjà ce premier pas de côté). Le dessin l’aurait substitué car il participe, selon l’artiste, d’une véritable mise à nu. Au cœur de cette exposition, il est ici triomphant dans une nudité qui n’ose dire son nom. Ces têtes dessinées par dizaines cohabitent avec une peinture qui semble avoir franchi résolument le pas d’une matière comme thème : c’est elle qui dessine le motif, relevant des niveaux de profondeurs et de lumière. À ce titre, My-Lan agit comme sa peinture. Elles empruntent des chemins de vie parallèle : elles tirent un trait sur l’espace de la représentation pour habiter pleinement le corps de la peinture qui se dicte à elle-même. Ce que nous voyons en cascade sur l’ensemble de ces murs porte alors le nom de roman.
— Julia Marchand
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La Galerie Mitterrand est heureuse de présenter une nouvelle exposition personnelle de l’artiste français Raphaël Zarka, du 23 mai au 27 juillet 2024. Intitulée Tautochrone, cette exposition réunit deux sculptures, en résonance avec les actualités de l’artiste, et un nouvel ensemble de peintures intitulé Bois Gnomoniques dont les formes découlent de l’intérêt de l’artiste pour des cadrans solaires écossais du XVIIème siècle.
Dans cette exposition Raphaël Zarka propose une exploration du concept du tautochronisme, qui signifie « qui arrive dans des temps égaux ». C’est au XVème siècle que le problème de la courbe tautochrone est étudié. Deux corps lourds chutant le long d’une courbe cycloïdale arriveront toujours en même temps au point le plus bas quelque que soit leur point de départ. Les instruments sur lesquels les physiciens étudiaient ces principes rappellent la forme des rampes de skateboard. C’est à partir de cette analogie formelle que l’artiste développe depuis plus de 10 ans des œuvres où se croisent des formes et des idées issues de l’histoire de l’art, de l’histoire des sciences et de la pratique du skateboard.
Le sens donné ici à tautochrone est aussi métaphorique que conceptuel : il s’agit du temps de l’exposition, composée d’œuvres de plusieurs séries produites sur différentes périodes, que ce soit du point de vue de leur date de création, ou bien de leur référence historique, qu’il s’agisse des expériences de Galilée, de la gnomonique de Schöner ou des cheminées Tudor du XVIe siècle, pour n’en citer que quelques-unes. Tautochrone, c’est à la fois la longue durée et le présent continu, des formes et des modes de pensé qui perdurent et se rejoignent dans le temps.
Exposition personnelle de Raphaël Zarka
Du 23 mai au 27 juillet 2024
Rendez-vous
Samedi 25 mai 2024 à 17h00
Rencontre avec Raphaël Zarka et Yoann Gourmel
Dimanche 26 mai 2024 à 16h00
Rencontre avec My-Lan Hoang-Thuy et Emilie Villez
75003 Paris, France 01 43 26 12 05 galeriemitterrand.com
La galerie
Fondée en 1988 par Jean-Gabriel Mitterrand, la Galerie Mitterrand est installée dans un hôtel particulier du
quartier du Marais à Paris. Initialement dédiée à la sculpture contemporaine, elle a progressivement élargi sa
programmation pour se concentrer sur la représentation d’œuvres réalisées par des artistes historiques à partir
des années 1960.
Depuis sa création, la Galerie Mitterrand constitue pour les artistes internationaux une plateforme de diffusion
efficace. Elle a ainsi favorisé la visibilité du travail d'Edi Hila, Allan McCollum, Niki de Saint Phalle, Tony Oursler,
Anne et Patrick Poirier, pour ne citer qu’eux, et en a soutenu beaucoup d'autres. Par ailleurs, la galerie collabore
activement avec les successions de Carlos Cruz-Diez, Dennis Oppenheim, Marta Pan, Francisco Sobrino et Keith Sonnier afin d'offrir de nouvelles perspectives à leur œuvre.
La Galerie Mitterrand s’est toujours attachée à la promotion d’œuvres essentielles à notre compréhension de
l'art contemporain. Elle a ainsi récemment intégré à sa programmation des artistes plus jeunes, reflétant la
diversité et la riche complexité des processus créatifs du XXIe siècle. De ces nouvelles collaborations est né un
dialogue intergénérationnel dynamique, soulignant les nombreux paradoxes d'un monde à la fois connecté et
fracturé.
L’année 2021 a ouvert un nouveau chapitre par les représentations de Raphaël Zarka, My-Lan Hoang-Thuy,
Wallen Mapondera et Mamali Shafahi.
Les artistes de la galerie
Agustín Cárdenas Estate, Carlos Cruz-Diez, Niki de Saint Phalle Foundation, Morgan Fisher, Mark Handforth Edi Hila, My-Lan Hoang-Thuy, Donald Judd (Furniture), Peter Kogler, Claude et François-Xavier Lalanne, Wallen Mapondera, Allan McCollum, Donnis Oppenheim Estate, Tony Oursler, Marta Pan Foundation, Richard Pettibone, Anne et Patrick Poirier, Vaclav Pozarek, Katja Schenker, Mamali Shafahi, Francisco Sobrino Estate, Keith Sonnier, Mark di Suvero, Fred Wilson, Rob Wynne, Raphaël Zarka
Galerie sélectionnée par Clothilde Morette