Galerie Natalie Seroussi

Carte blanche donnée à Rémi Baert

Rémi Baert, crédit: galerie Nathalie Seroussi

Galerie Nathalie Seroussi donne carte blanche à Rémi Baert dans le cadre de l’exposition Dragclown Affairs, exposition collective du 21 mars au 15 juillet 2024.

Rémi Baert (1996, vit à Paris) est un historien de l’art contemporain, commissaire d’exposition indépendant, critique d’art et enseignant à l’Institut Français de la Mode et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Depuis 2019, il mène un projet de thèse sur la figure du clown dans le champ de la performance queer de la fin des années 1970 à nos jours. Pour son premier commissariat d’exposition, Rémi Baert réunit les démarches de 13 artistes dragclowns de plusieurs pays qu’il a rencontré•es sur les réseaux sociaux dans le cadre d’un projet d’archive orale et vivante de ces pratiques.


Dragclown Affairs présente les démarches multidisciplinaires de 13 artistes dragclowns en dialogue avec des œuvres historiques des avant-gardes du 20e siècle.

Mais qu’est-ce qu’un•e « drag-clown » ? Le nom est composé de deux mots qui ont chacun une longue histoire. Les artistes clowns ont toujours incarné des figures marginales tel le fou, le vagabond ou encore l’ivrogne, mêlant dérision et subversion des valeurs. À travers leurs performances, les artistes drag ont notamment remis en cause la binarité du genre et des corps en explorant les répertoires du féminin et du masculin jusqu’à les faire exploser. Au croisement de ces deux univers, les dragclowns sèment de nouveau le trouble dans les genres.

Établie depuis 1983 dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, la galerie Natalie Seroussi initie dès ses débuts des dialogues entre art moderne et contemporain, mettant les travaux d’artistes d’avant-gardes qu’elle défend au regard de la création la plus actuelle. Dans ce sillage, Dragclown Affairs tisse plusieurs conversations entre ces artistes émergent•es et certain•es de leurs prédécesseur•es qui ont déjà marqué l’histoire de l’art.

L’exposition mettra en lumière les pratiques profondément multidisciplinaires des dragclowns : sculpture, peinture, dessin, performance, photographie, textile, vitrail, maquillage, musique, vidéo. Elle rendra aussi compte de la multiplicité de leurs sources : les artistes se tournent vers les histoires du cirque, du cabaret et de la mode, observent les masques bigarrés de l’opéra chinois, étudient les farces des zanni de la commedia dell’arte, les rituels des clowns sacrés, les gestes ciselés des mimes Deburau et Marceau, tout en exerçant, dans ces allers-retours transhistoriques et transgéographiques, un regard critique.

En puisant leurs références dans les arts protéiformes du spectacle, les dragclowns réactivent le répertoire artistique des avant-gardes, des surréalistes de l’entre-deux-guerres aux artistes féministes des années 1960 représenté•es dans l’exposition. Les imaginaires ainsi déployés proposent des approches du réel qui, outrepassant les délimitations, ouvrent des perspectives de transformation de soi et du monde.