Galerie Suzanne Tarasieve

@ The Farm, Courtesy of Galerie Suzanne Tarasieve
Galerie Suzanne Tarasieve donne Carte blanche à Camille Bréchignac dans le cadre de l’exposition « Tai Shani », du 17 Mai au 21 Juin 2025.
Camille Bréchignac est curatrice et théoricienne de l’art. Elle a démarré sa carrière à Londres, où elle a été « Associate Curator » de Kunstraum, un project-space axé sur la performance et les pratiques transversales. À cette époque elle a aussi mené plusieurs projets en indépendante, et travaillé dans le Département de Photographie de la Tate Modern, où elle assistait Emma Lewis sur l’exposition Dora Maar. Elle est ensuite arrivée à Paris, où elle a continué à cultiver sa pratique indépendante, notamment avec un projet d’exposition avec Marie-Claire Messouma Manlanbien et plusieurs projets avec Josèfa Ntjam. Elle a ensuite rejoint la Galerie Poggi, où elle a occupé le poste de Associate Director pendant 4 ans. Elle y a intégré Ittah Yoda, Josèfa Ntjam et Darío Villalba au programme de la galerie, et invité plusieurs artistes à faire des projets parallèles comme Hugo Servanin ou Cecilia Granara. Elle mène aujourd’hui plusieurs projets autour des pratiques spéculatives et de l’imagination radicale.
La Galerie Suzanne Tarasieve est heureuse d’annoncer une exposition personnelle de Tai Shani dans sa Project Room, une proposition de Camille Bréchignac à qui a été confiée une Carte blanche curatoriale.
Lauréate du prestigieux Turner Prize en 2019, aux côtés de Lawrence Abu Hamdan, Helen Cammock et Oscar Murillo, Tai Shani s’impose comme l’une des artistes les plus influentes et innovantes de sa génération en Angleterre. Pourtant, son travail reste encore méconnu en France, où il n’a été que rarement exposé, à l’exception d’une commande spécifique pour le foyer de Lafayette Anticipations lors du Festival Échelle Humaine en 2023.
Reconnue pour sa pratique pluridisciplinaire mêlant installations, films, performances et textes, Tai Shani convoque des figures historiques, mythologiques et littéraires pour construire un univers visuel et narratif à la fois grotesque, kitsch et gothique.
L’exposition à la Galerie Suzanne Tarasieve reprendra des éléments clés de sa récente exposition à la Cosmic House en 2024. Tai Shani y explorait la mimesis entre le corps et l’architecture, transformant la Cosmic House en une extension organique de l’anatomie humaine. Chaque élément de son installation y incarne une partie du corps : les sculptures évoquent des membres ou des organes, les peintures et les impressions suggèrent des textures cutanées ou des flux sanguins, tandis que les espaces architecturaux deviennent des métaphores de cavités ou de structures internes. Cette approche anthropomorphique rappelle des références historiques comme les maisons de Carlo Mollino, le Pavillon de Vénus de Dali, ou les châteaux de Louis II de Bavière, où l’architecture se fait reflet de l’intime et du biologique. Elles font aussi référence à un imaginaire qui perdure, celui du monstre dont les différentes parties du corps seraient animées par un souffle divin – de Prométhée qui aurait créé l’humanité à partir d’eau et de terre jusqu’à Frankenstein.
Selon Camille Bréchignac, curatrice de l’exposition : « Le travail de Tai Shani est précurseur de toute une génération d’artistes qui émerge aujourd’hui, utilisant la fiction et la spéculation comme moyen de réimaginer nos structures sociales et politiques. Son utilisation du worldbuilding, la convocation de figures classiques voire archaïques, et l’utilisation d’un vocabulaire esthétique foisonnant depuis 2010 ont établi une rupture radicale qu’il convient d’honorer et d’analyser aujourd’hui. C’est une grande chance de pouvoir présenter son travail à Paris, et pour les visiteurs de le découvrir dans un contexte aussi intime qu’une Project Room. »
Cette exposition s’inscrit dans le cadre du Paris Gallery Weekend, offrant ainsi une occasion unique de découvrir ou de redécouvrir le travail de cette artiste majeure dans un contexte parisien.
