Vanessa Clairet

Directrice de la Communication et du Développement de Perrotin

Vanessa Clairet est Directrice de la Communication et du Développement de Perrotin (Paris, New York, Hong Kong, Seoul, Tokyo, Shanghai, Dubai, Los Angeles). Elle a précédemment travaillé au mécénat de la maison agnès b., dirigé la galerie Michel Rein et coordonné les projets culturels et la communication de l’agence Architecture-Studio (Paris, Beijing, Shanghai, Venise).

Le Paris Gallery Week-End est une bonne occasion de visiter en long et en large Paris et son réseau unique de galeries, dont la force réside dans la diversité. C’est aussi l’occasion de revoir ses classiques, de saluer des amis et de faire des découvertes. Cette sélection très personnelle permet de visiter quatre expositions marquées par le thème de la mémoire, le tout en moins de 20 minutes de marche dans un quartier historique de Paris !

Connue pour sa programmation prospective, la galerie LJ a donné carte blanche à la commissaire franco-canadienne Anne-Laure Lemaitre qui a imaginé une exposition autour du portrait, avec Shona McAndrew, Nadia Waheed et Sydney Vernon. Les trois artistes américaines explorent, chacune à leur manière, un rapport au corps qui raconte une histoire, à la fois politique et intime. Je retiens particulièrement l’œuvre de l’artiste de Baltimore Sydney Vernon qui questionne la notion de mémoire intergénérationnelle et collective : « Avec mon travail, je veux que les gens comprennent que tout ce que je fais est lié à la vie d’une femme noire, à l’ère de l’internet, à l’esclavage et à la culture, tout en essayant de créer cette dernière ».

A moins de dix minutes de marche, la galerie RX présente une exposition de l’artiste serbe Mrdjan Bajić qui rassemble une importante sélection de sculptures et de dessins. Ici aussi, la mémoire est au cœur de ces œuvres qui questionnent la notion de frontière, non sans humour. Ainsi, la sculpture Regarde-moi avec les yeux d’Apollon combine la figure fragmentée d’Apollon et un piédestal de facture industrielle pour évoquer « la tension entre les mondes antiques et modernes, entre les cultures occidentales et orientales, entre les traditions anciennes et les défis de l’époque contemporaine ».

Je tourne devant le Musée de la Chasse et de la Nature, et m’arrête à la galerie Droste, qui présente le jeune artiste allemand André Wendland. Ses toiles colorées et humoristiques attirent mon attention : l’insolence de sa touche, son utilisation libre de la broderie, le thème de l’effort cohabitent joyeusement dans cette exposition intitulée Muscle Maniacs – No Pain No Gain. Ces portraits revisités incarnent aussi une forme de mémoire de l’effort qui marque les corps.

A quelques encablures, ce parcours se termine par la H Gallery qui présente Du Jour Ou De La Nuit, une exposition personnelle de Lucile Piketty. On connait l’attrait de la jeune peintre pour les histoires personnelles ponctuées de fictions et d’étrangetés. Dans ses dernières œuvres, la mémoire se mêle à l’observation, les souvenirs familiaux aux paysages imaginaires.