Céline Poulin

Directrice du FRAC Île-de-France
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Céline Poulin est directrice du Frac Île-de-France depuis avril 2023. Elle a précédemment été directrice du CAC Brétigny (de 2016 à 2023), dont elle a porté la labellisation au titre de centre d’art contemporain d’intérêt national et où elle a développé un programme impliquant les artistes, les théoriciens et les amateurs en véritables usagers des lieux. Elle a également été vice-présidente de DCA, Association française de développement des centres d’art contemporain. Philosophe de formation, commissaire d’exposition et critique d’art indépendante, Céline Poulin a été chargée de la programmation hors les murs du Parc Saint-Léger et a été commissaire invitée à la Villa du Parc à Annemasse, au DAZ à Berlin en partenariat avec l’Institut français. Elle est membre co-fondatrice du collectif de recherche curatoriale le Bureau/, à l’origine d’une dizaine d’expositions en France.

L’exposition L’Irrésolue portée par Anne-Lou Vincente aux yeux des usagers et usagères du Frac dresse un portrait en creux, fait d’indices devant être assemblés. Les œuvres de Nadia Belerique, Camille Brée, Eléonore Cheneau, Joanna Piotrowska, Leslie Thornton et Céline Vaché-Olivieri habitent l’espace, entre douceur et léger malaise. Ainsi l’œuvre Slice de Nadia Belerique associe des pièges à rats et des éléments de maison de poupée, dans une ambiance lumineuse oscillant entre le charme de la maison de campagne quand le soleil filtre par les rideaux tirés, et l’inquiétude des salles de transit où d’aucunes attendent leur destin.

Pour le Paris Gallery Weekend, Céline Poulin et Margot Liebart proposent, en écho à l’exposition, un parcours subjectif et non exhaustif, entre corps absents et art du portrait personnel et social.

 

La figure de Lynne Cohen guide l’exposition collective orchestrée par la galerie In Situ – fabienne leclerc. L’artiste est connue pour ses images d’espaces d’usages et de domestication, vides de corps où ceux-ci sont racontés par les lieux qu’ils occupent habituellement. Chez Hatice Pinarbaşi, présentée par Gaudel de Stampa, c’est le langage, via la réinterprétation de signes divers (alphabets, objets vestimentaires…) qui dessine dans la peinture une identité aux incarnations multiples. Comme l’écrit Julie Crenn “L’artiste fabrique une langue squatteuse, bavarde, quasi inaudible, faussement indélicate. Une langue performative au creux de laquelle Hatice Pınarbaşı crypte un récit autobiographique situé, critique et magique.”  A la galerie Chloé Salgado, la pratique de Margaux Meyer, elle, vacille, entre le corps et l’abstrait, toujours dans une relation intime à son sujet. Son trait aussi se refuse à faire le point, cherchant non pas à décrire et catégoriser, mais à transmettre des émotions.

Le flou est également une caractéristique centrale des peintures d’Yu Nishimura présentée dans l’exposition Portraits à la galerie Crèvecœur. La pratique du portrait y transmet des récits sociétaux comme des destins individuels aux enjeux très intimes. Jonny Negron, par exemple, propose un autoportrait dans sa salle de bain, où les produits utilisés sont autant de repères de son histoire.  

La rencontre entre récit historique et personnel anime les œuvres de Jagdeep Raina à la galerie Anne Barrault. L’artiste s’inspire souvent d’histoires anecdotiques ainsi que d’archives personnelles et publiques comme matière première pour ses œuvres figuratives, mêlant des récits familiaux à des récits historiques pour éclairer les structures socio-économiques et politiques qui ont façonné les communautés sud-asiatiques dans son Canada natal et à travers le monde.